Accueil > Artistique > Le Journal de Bipol-Extraits > Bipol, le bonjour de la nuit
Bipol, le bonjour de la nuit
mardi 3 octobre 2017, par
Bonjour de la nuit !
Plus de frontière qu’ils nous on dit
Égalité entre les peuples
Droits de l’enfance
Égalité entre les classes
Parité
Humanité
Droits de l’Homme
On y a cru ?!
Y croyait-on !?
Les frontières disparues
La démocratie née
Liberté, Égalité, Fraternité
Libre circulation
Égalité des sexes
Liberté d’expression
Liberté de religion
Liberté d’opinion
On y croyait !?
Amour et Paix
Y-a-t’on cru ?!
Révolution à la Bastille
Révolution industrielle
Révolution sociale
Révolution culturelle
Révolution de la Science
Révolution religieuse
Je sors du siècle dernier
En mémoire toute ma culture judéo-chrétienne athée
La mémoire d’une petite fille, d’une liste de valeurs, illustrées d’une échelle pour décrocher la lune
Pierrot a trouvé sa Colombine
Juliette son Roméo
En mémoire la lutte pour l’Amour de la Paix, de l’Amour de l’autre, de l’Amour de la Liberté
Liberté !
Liberté de vivre, liberté à la vie, liberté éclairée par des rayons de politesses, d’amour de son prochain, d’élévation personnelle, une chanson douce d’échanges, de partages, de la Connaissance, au refrain scandé de slogans
Liberté de se battre
Liberté d’Opinion
Liberté d’Expression
Égalité des classes
Égalité des sexes
Égalité du Vivant
Égalité !
Ah, parlons-on de cette Égalité
Je viens d’une mémoire où je sais bien les périodes de glaciation, celles d’intempéries, les dunes du Sahara, la surface glacière du Groenland ; je sais bien les vents gonflant là les voiles de la guerre, là celles de la révolution, ici celles de la République ou celles de la misère ; je sais dans ma mémoire qu’il y a déjà tant à faire encore pour cultiver l’être vivant, car je sais le lion qui mange la gazelle, le papillon éphémère, la mante religieuse
Je viens d’une mémoire où je savais bien que le Monde n’était pas tout bleu, tout vert, qu’un voile de neige suffirait à nettoyer de toutes les impuretés de notre mémoire commune
Dans ma mémoire Tintin est au Congo, les Passagers du vent voguent sur cet océan d’esclavage, Martine fait la vaisselle, sur un air du lion qui meurt ce soir sous le couperet de guillotine, de Danton aux peines capitale, du STO au FLN,
Dans ma mémoire la lutte finale est arrivée, le droit à l’avortement arpente les rues, Nobel attribue ses prix de la Paix, les filles et les garçons jouent dans la cour et on les entend chanter à l’unisson
Fraternité !
Fraternité j’écris ton nom
Nous sommes tous frères
Nous sommes tous frères
Sauf ceux qui sont Cousins...!?
Mes pensées s’égarent nomades, suivant la caravane sur un air de tzigane ou de flamenco, des chemins de Montmartre aux jardins de la Loire, Gavroche chante les canuts tout nu sur la butte, je suis la Môme Caoutchouc, les prés sentent bon l’odeur du foin fraîchement coupé, les marins boivent à la santé des Dames d’Amsterdam, de partout, et d’ailleurs, les vagues de la Manche se fracassent sur le granit rose, une odeur de vanille et de douceur chez Jeanne, la Jeanne, les amoureux des banc publics courent derrière les papillons, des effluves de lilas, de rose et de jasmin dans les jardins, les marées rythment les clairs de lune
La mémoire d’une petite fille, d’une liste de valeurs, illustrées d’une échelle pour décrocher la lune
Pierrot a trouvé sa Colombine
Juliette son Roméo
Mes pensées s’égarent et les rêves prennent possession de ma mémoire, le sommeil m’ensevelit, la caravane est passée